KINSHASA, 2025 – Le dernier rapport de Médecins Sans Frontières (MSF) met en lumière une réalité alarmante : les violences sexuelles continuent de faire des ravages dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Entre janvier et avril 2025, MSF a pris en charge 7 400 victimes à Goma, 2 400 à Saké et près de 700 à Kalehe et Uvira, illustrant une crise humanitaire qui ne faiblit pas malgré l’évolution du contexte sécuritaire.
Une urgence médicale ignorée ?
La recrudescence des affrontements entre les FARDC et le M23/AFC, ainsi que le démantèlement des camps de déplacés, ont profondément bouleversé la situation dans la région. Pourtant, les violences sexuelles restent une tragédie silencieuse, affectant principalement les femmes et les jeunes filles. MSF insiste sur la nécessité de maintenir la prise en charge médicale, malgré les défis financiers croissants qui menacent l’accès aux soins.

« Ils l’ont tué sous mes yeux »
Les témoignages recueillis par MSF sont glaçants et illustrent une violence systématique. Dans un récit particulièrement bouleversant, Nasha, une victime, raconte : « Des hommes armés sont rentrés chez nous vers 22h30. Trois hommes voulaient me violer devant mon époux et mes huit enfants. Mon époux a résisté. Ils l’ont tué. » Ce drame reflète une réalité où la majorité des agressions sont commises sous la menace d’une arme, renforçant un climat de terreur et d’impunité.
La protection des civils, une priorité
MSF appelle les autorités congolaises et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour protéger les civils et assurer une prise en charge efficace des victimes. Le manque de financements risque d’affaiblir les programmes de soins, alors que la demande, elle, ne cesse d’augmenter. Face à cette crise humanitaire, la mobilisation doit être immédiate.
La situation dans le Kivu rappelle que les violences sexuelles ne sont pas seulement une conséquence des conflits, mais un problème enraciné dans l’insécurité chronique et l’absence de protection des populations. Sans une réponse concertée, des milliers de victimes continueront d’être abandonnées à leur sort.
Par Thierry Bwongo









