Après plusieurs jours de tension et d’inquiétude, les journalistes sportifs Willy Kande, Laurent Ngala et le caméraman monteur Don Kubutuka, tous issus de la RTNC, ont été libérés ce mercredi soir après une dernière audition dans les locaux du Conseil national de cyberdéfense (CNC). Leur arrestation, largement critiquée par la corporation journalistique, soulève de nouvelles questions sur les atteintes à la liberté de la presse en RDC.
Un épisode révélateur de la fragilité du cadre médiatique
Les trois journalistes avaient été interpellés pour avoir réalisé un reportage dénonçant l’insalubrité du stade des Martyrs, illustré par des images révélatrices du délabrement de cette infrastructure publique. L’intervention du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, qui a dépêché son directeur de cabinet pour s’enquérir de la situation, témoigne de la pression exercée par la communauté journalistique et de la nécessité d’un meilleur encadrement des libertés médiatiques.
Une régulation sous influence
La protestation de la corporation journalistique contre l’intrusion de services non habilités dans le processus de régulation médiatique met en lumière une problématique récurrente : la gestion de l’espace médiatique congolais. Alors que le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) est censé jouer le rôle de régulateur, l’implication du Conseil national de cyberdéfense dans cette affaire interroge sur les dérives sécuritaires qui encadrent l’exercice du journalisme.
Un climat de plus en plus oppressant
Si la libération des journalistes peut être perçue comme un soulagement, elle ne dissipe pas les craintes liées aux pressions exercées sur les médias. La RDC, où la liberté de la presse est régulièrement mise à l’épreuve, continue de voir émerger des incidents qui entravent le travail des journalistes, particulièrement lorsqu’ils s’attaquent à des sujets sensibles liés à la gouvernance ou aux infrastructures publiques.
La libération de Willy Kande, Laurent Ngala et Don Kubutuka marque une victoire temporaire pour la presse congolaise, mais elle soulève aussi l’urgence de clarifier le cadre de régulation et de garantir une protection réelle aux journalistes. L’enjeu est désormais de savoir si cet épisode servira de catalyseur à une mobilisation plus forte pour la sauvegarde de la liberté d’informer en RDC.
Par la rédaction









