Alors que les pourparlers de paix se poursuivent avec le Rwanda, le gouvernement congolais renforce discrètement ses capacités militaires. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) viennent de recevoir quatre drones d’attaque de type Bayraktar TB2, de fabrication turque, dans le cadre d’un contrat intergouvernemental signé entre Kinshasa et Ankara.

Ces nouveaux équipements militaires, stationnés à Kisangani dans la province de la Tshopo, représentent un bond technologique pour l’armée congolaise. Dotés d’un rayon d’action de 150 à 300 km, ces drones se sont illustrés dans plusieurs conflits récents, notamment en Ukraine, où ils ont permis de contenir l’avancée des troupes russes.
Pour l’heure, les Bayraktar n’ont pas encore été engagés sur les lignes de front, mais leur arrivée intervient à un moment stratégique. Kisangani, considérée comme la principale base arrière des FARDC dans le nord-est, est essentielle pour surveiller et contenir la progression du M23, particulièrement active dans les territoires voisins comme Walikale.
Jusqu’à présent, les drones chinois CH-4 Rainbow, également stationnés à Kisangani, ont montré leurs limites face aux technologies de brouillage de la Rwanda Defence Force (RDF), diminuant leur efficacité opérationnelle. L’acquisition des Bayraktar TB2 pourrait ainsi marquer un tournant, en apportant une réponse plus robuste et adaptée aux réalités du terrain.

Si le gouvernement congolais prône officiellement une solution diplomatique au conflit, ce renforcement militaire traduit une volonté de ne pas laisser les FARDC affaiblies face à des rebelles de plus en plus organisés et soutenus. Entre diplomatie et dissuasion, Kinshasa semble désormais avancer sur deux fronts.
Par la rédaction









