Nichée dans les hauteurs verdoyantes du Kongo Central, Mbanza-Ngungu s’impose comme une cité estudiantine au charme discret mais au rôle stratégique. Située dans le territoire de Madimba, cette ville n’est pas qu’un simple point de passage sur la RN1 : elle constitue un véritable pôle du savoir, attirant étudiants, chercheurs et experts venus de toute la province et au-delà.
Avec l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) et l’Université Kongo comme piliers académiques, Mbanza-Ngungu accueille une population estudiantine dynamique. Son climat frais entre 15°C la nuit et 28°C le jour et son calme en font un lieu prisé pour les séminaires, ateliers et formations soutenus par divers partenaires. Ce microclimat, rare dans la région, favorise la réflexion et l’apprentissage.
Mais cette vitalité intellectuelle contraste avec un décor urbain délaissé. Les bâtiments coloniaux bordant la RN1, vestiges d’une autre époque, tombent en ruine. Leur délabrement soulève une question simple mais révélatrice : un coup de peinture dérangerait-il l’administration locale ? Ce contraste entre dynamisme académique et inertie infrastructurelle reflète une tension entre modernité et mémoire.
La RN1, artère stratégique entre Kinshasa et Matadi, traverse Mbanza-Ngungu avec des pentes de plus de 40 %. Camions de gros tonnage, souvent mal stationnés, y côtoient motards et piétons dans une cohabitation à haut risque.
Le transport urbain repose sur des motos-taxis anarchiques et des taxis vétustes. Les véhicules en meilleur état sont réservés aux trajets interurbains. Ce déséquilibre souligne un abandon latent, malgré l’importance de la ville dans le tissu provincial.
Mbanza-Ngungu, ville paisible et hospitalière, incarne à la fois un espoir de renouveau et le poids d’un passé urbain négligé. Elle mérite d’être écoutée, regardée et surtout, réinventée.
Par Thierry Bwongo









