L’organisation autrichienne None of Your Business (noyb), spécialisée dans la défense des droits numériques, a déposé ce jeudi trois nouvelles plaintes contre les entreprises chinoises TikTok, AliExpress et WeChat. Ces plaintes, adressées aux autorités de protection des données en Grèce, Belgique et Pays-Bas, reprochent à ces géants du numérique de ne pas avoir respecté les demandes d’accès aux données personnelles formulées par des utilisateurs européens, en violation du Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Selon les éléments communiqués par noyb, TikTok aurait transmis des données brutes, incomplètes et difficilement lisibles, sans fournir d’explication claire sur leur usage. AliExpress, de son côté, aurait envoyé un fichier corrompu, accessible une seule fois, rendant toute vérification impossible. Quant à WeChat, l’entreprise n’aurait tout simplement pas répondu aux demandes d’accès. Ces pratiques contreviennent aux articles 12 et 15 du RGPD, qui garantissent aux citoyens européens un droit d’accès transparent et complet à leurs données personnelles.
Au-delà du refus d’accès, noyb alerte sur un enjeu plus large : les transferts de données vers la Chine. Dans ce pays, les lois permettent aux autorités d’accéder aux informations privées sans contrôle indépendant, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes en matière de surveillance et de sécurité numérique. L’organisation demande aux autorités européennes de suspendre ces transferts, estimant qu’ils mettent en péril la vie privée des utilisateurs.
Face à ces violations, noyb appelle à des sanctions exemplaires. Les amendes pourraient atteindre jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial des entreprises concernées, soit près de 147 millions d’euros pour AliExpress. Ces plaintes s’inscrivent dans une campagne plus vaste menée par noyb contre les géants technologiques chinois, déjà visés en janvier pour des transferts illégaux de données vers Pékin.
Pour les entreprises, les conséquences pourraient être lourdes : sanctions financières, obligation de transparence accrue, et remise en question de leurs pratiques de gestion des données. Leur image auprès des consommateurs européens, de plus en plus sensibles à la protection de leur vie privée, pourrait également en pâtir. Pour les utilisateurs, cette affaire rappelle que le droit à la maîtrise de ses données n’est pas négociable. Elle souligne l’importance de savoir où et comment leurs informations sont stockées, et de revendiquer leur droit d’accès face aux géants du numérique.
Par la rédaction









