Kinshasa, 26 juillet 2025 — Un nouveau souffle pour l’audiovisuel public congolais. Les télédistributeurs Canal+, Startimes et Easy TV ont officiellement signé des protocoles d’accord avec la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), engageant chacun à reverser 2,4 % du montant mensuel de chaque abonnement au profit de la chaîne publique nationale. Ce taux, présenté comme évolutif, vise à créer une base stable et durable de financement du service public audiovisuel.

Mais cette annonce ne vient pas seule : elle intervient dans un contexte de réformes majeures annoncées par le ministère de la Communication et des Médias, visant à assainir le paysage médiatique congolais. Selon des sources officielles, plusieurs fréquences de radios et télévisions non conformes aux exigences réglementaires — absence de licences valides, contenus non autorisés, ou non-paiement des redevances — seront suspendues ou fermées dans les prochains mois.

Vers un audiovisuel plus structuré et professionnel

Cette décision de prélever une partie des abonnements des télédistributeurs s’inscrit donc dans une logique plus large : celle de recentrer les ressources vers les organes reconnus, professionnels et dotés d’un statut légal clair. Pour la RTNC, souvent critiquée pour ses faiblesses techniques et éditoriales, ces nouveaux fonds pourraient permettre une revalorisation de ses capacités de production, une amélioration des infrastructures et une meilleure couverture du territoire national.

Le gouvernement entend ainsi renforcer le rôle de la RTNC comme média de référence et vecteur d’unité nationale, dans un environnement où prolifèrent parfois les discours de haine, la désinformation ou les propagandes politiques, diffusés par des médias non régulés.

Un tournant attendu, mais des défis à venir

Si cette double dynamique — financement de la RTNC et régulation du secteur — est saluée par certains acteurs, elle suscite également des interrogations : la transparence dans la gestion des fonds, la pluralité des voix, et la liberté de la presse devront être garanties pour que ces réformes ne soient pas perçues comme un outil de contrôle politique.

L’initiative de prélever 2,4 % sur les abonnements constitue néanmoins une première en RDC, qui s’aligne sur des modèles déjà adoptés dans plusieurs pays africains comme le Sénégal ou le Maroc, où le financement public bénéficie du soutien des télédistributeurs.

À condition d’une gestion rigoureuse et d’une volonté politique affirmée, cette réforme pourrait marquer le début d’un redéploiement ambitieux du service public audiovisuel, dans un paysage médiatique mieux encadré, plus équitable et au service du citoyen congolais.

Par la rédaction

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