Le Conseil d’État a rendu son ordonnance dans le litige opposant Madame la Ministre d’État, Ministre de l’Environnement Durable, et Monsieur Honoré Mulumba Kalala, Directeur Général suspendu du Fonds Forestier National (FFN). La haute juridiction administrative a rétracté les mesures prises par le juge des référés le 8 juillet 2025, enregistrées sous le numéro ROR 1283.
Cette rétractation s’appuie sur le fait que la précédente ordonnance n’avait pas pris en compte les graves accusations pesant sur M. Mulumba Kalala, révélées lors de la 17ᵉ réunion ordinaire du Conseil d’Administration, tenue du 20 au 26 novembre 2024, ainsi que dans le rapport du Collège des Commissaires aux Comptes clos au 31 décembre 2023.
Le rapport évoque une gestion chaotique marquée par des fautes de gestion, des actes de coulage et de détournement de recettes. Malgré plusieurs convocations du Conseil d’Administration pour se justifier, le Directeur Général suspendu a préféré esquiver ses obligations par des absences injustifiées et des sorties médiatiques jugées irrespectueuses envers sa hiérarchie.
Face à ces comportements et aux conclusions du rapport, le Conseil d’Administration a adopté la résolution n°4, sollicitant sa suspension auprès de la Ministre de tutelle pour mauvaise gestion et détournement des ressources publiques. La saisine des instances compétentes a également été recommandée.
La Cour des Comptes a pour sa part relevé un montant de plus de 22 millions de dollars détournés durant la mandature de M. Mulumba Kalala. Parmi les faits reprochés :
– Ouverture irrégulière de l’Antenne provinciale du FFN à Mbuji-Mayi sans approbation administrative
– Exécution de budgets non validés par le Conseil d’Administration
– Manque de suivi et d’évaluation des projets financés
– Réduction injustifiée des superficies reboisées et des recettes afférentes
– Financement d’ONGD et de projets inéligibles
– Absence d’études techniques préalables
– Passation de marchés publics sans appel à la concurrence
Cette décision du Conseil d’État est perçue comme salutaire par les agents et cadres du Fonds Forestier National, qui y voient la fin d’une période de prédation à la tête de leur institution.
Par Didier Mbongomingi









