Dans une République démocratique du Congo en quête de redressement, promouvoir la rigueur, la transparence et le mérite devient une urgence nationale. Ceux qui incarnent ces valeurs doivent être protégés, soutenus et maintenus à des postes stratégiques. Jules Alingete, ancien Inspecteur général des finances, en est un exemple éloquent.
Figure centrale dans les discours présidentiels, Jules Alingete représentait une nouvelle vision de la gouvernance : sans allégeance partisane, avec une efficacité redoutable. Cette posture indépendante lui a cependant valu jalousie, hostilité, et une campagne d’acharnement politique. Des dossiers sensibles comme RAWJI, GECAMINES, ARSP ou ZION ont été agités pour fragiliser son image et écarter un acteur devenu gênant pour certains cercles d’intérêts.
Pourtant, sous son leadership, l’Inspection Générale des Finances (IGF) a connu un rayonnement inédit :
- Renégociation du contrat SICOMINES, générant 7 milliards USD pour le pays
- Suppression des cartes VISA connectées au Trésor public
- Construction du nouveau siège historique de l’IGF
- Lutte contre les exonérations abusives
- Encadrement des entreprises publiques, avec une amélioration de leur santé financière
- Identification de 11.000 nouveaux contribuables pour la DGI
- Découverte de 149.000 faux fonctionnaires
Malgré ce bilan impressionnant, Jules Alingete a été mis à la retraite, suscitant des interrogations profondes : était-ce nécessaire ? Était-ce stratégique ? Peut-on se priver d’un tel levier de transformation à un moment aussi crucial ?
Mettre à l’écart un homme qui a redonné espoir à une administration minée, qui a tenu tête aux réseaux mafieux, revient à envoyer un message déroutant : le mérite dérange, l’excellence fait peur.
Par Didier Mbongomingi









