Kinshasa, 18 août 2025 — Une vive controverse secoue la scène politique congolaise depuis la rencontre, le samedi 16 août dernier, entre Franck Diongo Shambea, ancien député en exil, et Dominique Munongo Inamizi, rapporteuse adjointe de l’Assemblée nationale. Ce tête-à-tête, immortalisé par des photos publiées par Diongo lui-même, a provoqué un tollé dans les rangs des partisans du pouvoir à Kinshasa.

La présence de Dominique Munongo aux côtés de Franck Diongo — désormais considéré comme rebelle en raison de son rapprochement avec l’ex-président Joseph Kabila et ses apparitions à Goma en zone rebelle — est perçue par certains comme une faute politique grave. Des voix s’élèvent pour dénoncer une « haute trahison », estimant qu’ »afficher un rebelle quand on est au bureau de l’Assemblée nationale, c’est trahir la République ».

Un cadre influent du pouvoir a même déclaré :
« Dans un pays sérieux, il y aurait des conséquences. Mais nous ne sommes pas dans un pays sérieux. C’est honteux. »

Certains appellent déjà le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, à organiser le départ de Munongo du bureau, sous peine de voir l’ensemble du bureau démis de ses fonctions.
Depuis Bruxelles, Franck Diongo a publié un message de gratitude sur ses réseaux sociaux, saluant la visite de Dominique Munongo comme un geste de solidarité après sa sortie d’hôpital. Il y réaffirme son engagement politique contre le régime de Félix Tshisekedi :
« À l’opinion nationale et internationale, je réaffirme avec émotion et détermination mon engagement indéfectible à poursuivre notre combat pour libérer notre pays de la dictature de Tshilombo. »
Il cite également la présence de figures politiques telles que Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, Jean-Claude Vuemba, et plusieurs cadres du MRC, soulignant une mobilisation autour de sa personne.
Face à la polémique, la cellule de communication de Dominique Munongo a publié un communiqué pour clarifier les circonstances de la rencontre :
« Cette visite s’inscrivait dans un cadre humanitaire et social, sans aucune visée politique. »
Elle dénonce les tentatives de manipulation visant à l’associer à une rébellion et appelle à la responsabilité :
« La RDC a besoin d’unité et de réconciliation, pas de raccourcis qui divisent. »
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre les institutions et les figures de l’opposition en exil. Elle soulève des questions sur les limites de l’engagement humanitaire dans un contexte hautement politisé, et sur la posture que doivent adopter les membres du bureau de l’Assemblée nationale face à des personnalités controversées.
Alors que les appels à la démission se multiplient, le silence du président de l’Assemblée nationale pourrait devenir intenable. L’affaire Diongo-Munongo pourrait bien être le prélude à une recomposition politique plus large.
par Thierry Bwongo









