Panduro, 9 août 2025 — Après plusieurs semaines d’intenses opérations militaires dans le territoire de Djugu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont contraint le groupe rebelle CRP-Zaïre à la reddition. Dirigée par l’ancien chef de guerre Thomas Lubanga, cette milice, alliée au M23 et soupçonnée de liens avec des éléments étrangers, a officiellement déposé les armes lors d’une cérémonie organisée dans la localité de Panduro, au bord du lac Albert.

lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama / gouverneur militaire de l’Ituri,

Lancée fin juillet sur instruction du gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, l’opération a été menée par le général Bruno Mandevu, commandant du secteur opérationnel. Elle visait à démanteler les bastions rebelles dans les chefferies de Bahema Banyagi et Mambisa, zones riches en minerais mais ravagées par des années de conflits.

Face à la pression croissante des FARDC, les miliciens de CRP-Zaïre ont sollicité des négociations pour éviter une annihilation totale. Le 9 août, plus de 70 combattants se sont rendus, remettant un arsenal conséquent:

  • 21 fusils AK-47
  • 2 mitrailleuses PKM
  • 3 lance-roquettes RPG
  • Une bombe RPG-7
  • Plusieurs caissettes de munitions

Lors de la cérémonie, le général Boni Matiti, commandant adjoint en charge des opérations, a salué la reddition mais a exprimé des réserves: « Vous dites que vous êtes quatre mille, on a besoin de voir quatre mille armes. » Il a lancé un avertissement aux miliciens encore actifs à Mabanga, Lopa, Igabariere, Nizi, Solognama, Katoto et Largo, les exhortant à remettre toutes les armes pour espérer une paix durable.

Cette reddition intervient dans un climat sécuritaire tendu. Depuis mars 2025, la milice CRP-Zaïre multipliait les attaques contre les positions des FARDC à Tchomia, Nyamamba et Joo, provoquant des déplacements massifs de civils et des pertes humaines. Le groupe avait même lancé un ultimatum aux forces régulières en juillet, exigeant leur retrait de plusieurs localités stratégiques.

Sur le plan politique, cette victoire militaire renforce la posture du gouvernement Tshisekedi, engagé dans une campagne de pacification de l’Est du pays. Elle survient alors que les tensions diplomatiques avec le Rwanda autour du soutien présumé au M23 restent vives, et que les élections générales de décembre 2025 approchent.

Si cette reddition marque un tournant, les autorités militaires restent prudentes. Le général Luboya a appelé à la vigilance et à la collaboration des communautés locales pour éviter une résurgence des violences. La MONUSCO, présente dans la région, a également renforcé ses patrouilles pour sécuriser les zones libérées.

Par la rédaction

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