Sous le mandat du président Félix Tshisekedi, la République démocratique du Congo connaît une transformation tangible de son paysage infrastructurel. Loin des promesses abstraites, les chantiers engagés traduisent une volonté politique affirmée de désenclaver les provinces, de rapprocher les territoires et de stimuler un développement économique longtemps freiné par l’isolement géographique.

À Kinshasa, la capitale, les rocades en construction s’étendent sur plus de 72 kilomètres, dessinant deux axes majeurs vers le Sud-Ouest et le Sud-Est. Ce projet structurant vise à fluidifier la circulation urbaine tout en connectant les communes périphériques, dans une logique d’intégration nationale qui relie le Kongo Central au Katanga sur plus de 3 000 kilomètres. Ce n’est pas seulement une route, mais une colonne vertébrale qui redéfinit les échanges et les mobilités.

Dans le Kasaï Central, la route Kalamba-Mbuji, longue de 230 kilomètres, incarne cette ambition de désenclavement. Reliant Kananga à la frontière angolaise, elle joue un rôle stratégique dans la réouverture des voies de communication. Déjà, 172 kilomètres ont été rendus accessibles, redonnant vie à des zones longtemps coupées du reste du pays.

Plus à l’est, l’axe Mbuji-Mayi – Mwene-Ditu – Kanyima – Nguba s’impose comme une artère vitale pour le Lualaba. Dans cette région minière clé, la route facilite le transport des biens et des personnes, renforçant les capacités logistiques et économiques d’un territoire au cœur des enjeux extractifs du pays.

Parmi les projets à forte portée symbolique, la route de Nkamba occupe une place particulière. Elle relie le site spirituel du Kimbanguisme au reste du pays, affirmant ainsi l’importance du patrimoine culturel et religieux dans la construction nationale. Ce lien entre spiritualité et infrastructure témoigne d’une vision qui dépasse les seuls impératifs économiques.

En parallèle de ces réalisations, l’année 2023 marque un tournant stratégique avec la renégociation de l’avenant n°5 de la convention SICOMINES, un contrat sino-congolais initialement signé en 2008. Sous l’impulsion de l’Inspection Générale des Finances, ce nouvel accord prévoit un investissement colossal de 7 milliards de dollars sur quinze ans, entièrement dédié aux infrastructures. Il engage notamment un financement annuel de 324 millions de dollars pour les ouvrages publics, la construction de 5 000 kilomètres de routes à travers le pays, ainsi qu’une révision des parts dans les sociétés mixtes telles que SICOHYDRO et SICOMINES, afin de renforcer la participation congolaise dans ces partenariats stratégiques.

Ces avancées, portées par une volonté politique affirmée, dessinent les contours d’un pays en mutation, où les infrastructures deviennent les vecteurs d’un nouvel élan national.

Par Didier Mbongomingi

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