Kinshasa, le 27 août 2025 – Alors que la situation sécuritaire reste critique dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Panel des Experts de la Société Civile, par la voix de son coordonnateur national, Me Désiré M’Pongo Musula, a adressé une lettre ouverte au Président Félix Tshisekedi, l’appelant à impulser un tournant décisif vers un dialogue politique inclusif, seule issue, selon eux, pour sortir durablement de la crise.

Dans cette correspondance transmise aux institutions, partis politiques et missions diplomatiques, les experts dénoncent l’échec des mécanismes actuels, notamment les processus de Nairobi et de Luanda, jugés incapables d’apporter des résultats tangibles sur le terrain.
Le Panel fustige également la répression des voix dissidentes, la stigmatisation de ceux qui prônent le dialogue, et la judiciarisation sélective des acteurs politiques ou sociaux qui émettent des opinions divergentes. « Le climat d’intolérance politique, les arrestations arbitraires, et l’instrumentalisation de la justice fragilisent la cohésion nationale », alerte la lettre.

Les experts proposent une feuille de route articulée autour de :
- La restauration des libertés fondamentales (expression, manifestation, participation politique) ;
- La libération des prisonniers d’opinion ;
- L’égalité devant la loi et la fin de la persécution ciblée ;
- L’implication active des forces vives de la Nation, y compris la société civile, l’opposition armée ou non, et les confessions religieuses, dans un dialogue inclusif.
Ils demandent également la levée des discriminations envers les populations des zones occupées, souvent doublement victimes : de la guerre, mais aussi des restrictions de droits.

S’inspirant du modèle prôné par feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le Panel appelle le Chef de l’État à privilégier le pardon, la vérité et la réconciliation plutôt que la confrontation. « L’histoire retiendra celui qui, face aux crises, aura choisi l’unité plutôt que l’isolement et l’affrontement », conclut le document.
À quelques semaines de la rentrée parlementaire, cet appel pourrait relancer le débat national sur la gestion du conflit à l’Est, dans un contexte de plus en plus polarisé où la voix de la société civile cherche à ramener la raison au cœur de l’action politique.
Par la rédaction









