Kinshasa, 23 septembre 2025 — Un violent incendie s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi au camp Kabila, situé dans la commune de Lemba à Kinshasa, ravageant plus de 150 habitations en tôle et aggravant une fois de plus les conditions de vie déjà précaires des familles policières logées dans ce site.
Selon le commissaire supérieur Omer Mudiamdambu, commandant du camp, l’incendie s’est déclenché vers 3 heures du matin, touchant d’abord un bloc de maisons situé à proximité du bureau logistique de la police. « Tout ce qui s’y trouvait a été ravagé par les flammes malgré nos efforts et le concours des jeunes du camp pour éteindre l’incendie », a-t-il confié à l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
L’intensité du feu, attisée par la promiscuité et la nature inflammable des matériaux utilisés pour les constructions (essentiellement des tôles et planches), a rapidement embrasé un autre bloc, portant à plus de 150 le nombre de logements détruits. Aucun bilan humain n’a encore été confirmé, mais les pertes matérielles sont considérables.
Une tragédie de trop
Ce n’est pas la première fois que ce camp de fortune, abritant des policiers et leurs familles, est frappé par un tel sinistre. En octobre 2024, un autre incendie avait déjà ravagé huit maisons, sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise pour améliorer les infrastructures et prévenir de nouvelles catastrophes.
Cette situation met en lumière la précarité chronique dans laquelle vivent de nombreux agents de l’ordre, logés dans des camps surpeuplés, mal équipés, sans dispositifs de lutte contre les incendies. Les questions de sécurité, d’hygiène et de dignité humaine y sont largement négligées.
Appel à la réaction des autorités
Alors que l’État congolais multiplie les annonces de réduction du train de vie des institutions et de réformes sécuritaires, ce nouveau drame soulève une interpellation urgente sur la condition des forces de l’ordre elles-mêmes.
Les familles touchées se retrouvent sans abri, sans aide immédiate et dans un désespoir total. Le gouvernement, via le ministère de l’Intérieur et des infrastructures, est attendu pour des réponses concrètes, non seulement pour une assistance d’urgence, mais aussi pour la reconstruction durable et la modernisation des camps de police, véritables foyers de vulnérabilité.
« On ne peut pas exiger discipline, loyauté et rendement d’agents de sécurité qui dorment dans des tôles brûlées au moindre court-circuit », commente un habitant du camp sous couvert d’anonymat.
Un plan national d’amélioration des infrastructures policières devient plus qu’urgent.
Par la rédaction









