L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a vivement critiqué la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila, prononcée par la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué publié ce mercredi, HRW estime que ce verdict met en péril l’État de droit et compromet l’avenir démocratique du pays.

Selon l’ONG, le procès s’est tenu par contumace, sans la présence ni l’assistance d’avocats, en violation flagrante des principes fondamentaux d’un procès équitable garantis par le droit international. HRW rappelle également que la Commission africaine des droits de l’homme interdit formellement aux juridictions militaires de juger des civils.

L’organisation dénonce un procès expéditif, qu’elle qualifie de règlement de comptes politiques, dans un contexte où Joseph Kabila demeure une figure influente et potentiellement menaçante pour le pouvoir en place. « Cette procédure ressemble moins à une quête de justice qu’à une stratégie calculée pour écarter un rival politique », affirme HRW.

Au-delà du cas Kabila, l’ONG met en garde contre les conséquences de ce verdict, qui pourrait ouvrir la voie à des poursuites arbitraires contre d’autres opposants. « La condamnation de l’ancien président n’est pas un triomphe de la justice, mais un avertissement inquiétant d’une dérive autoritaire en RDC », souligne le communiqué.

Human Rights Watch appelle les autorités congolaises à garantir l’indépendance de la justice et à renforcer les institutions judiciaires afin qu’elles puissent juger, dans le respect des droits fondamentaux, les auteurs de violations passées et présentes. L’organisation exhorte également à mettre fin à l’instrumentalisation des tribunaux à des fins politiques.

Par Didier Mbongomingi

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