À Kirumba, dans le territoire de Lubero, les autorités scolaires intensifient leurs efforts pour combattre les violences basées sur le genre (VBG) au sein des établissements. Entre application rigoureuse du règlement intérieur, campagnes de sensibilisation et collaboration étroite avec les parents, les écoles multiplient les stratégies pour garantir un cadre d’apprentissage sûr et respectueux.

Dans plusieurs établissements, ces violences se traduisent par des propos blessants et, parfois, par des altercations physiques entre élèves. À l’Institut de Kirumba, le Directeur de discipline, M. Kambale Mbeva, confirme recevoir régulièrement des plaintes liées à ces comportements.

Selon lui, ces tensions trouvent souvent leur origine dans la diversité des parcours sociaux et culturels des élèves :

« Nous observons certains cas. La société que nous encadrons est composée d’enfants issus de familles différentes, avec des caractères variés. C’est surtout en 7ᵉ et 8ᵉ que les disputes éclatent. Les élèves se lancent des propos du genre : Toi, tu es de Kalindiriri, tu viens de la brousse, et cela dégénère en échanges de mots ou même en coups », témoigne-t-il.

Pour contrer ces dérives qui fragilisent le vivre-ensemble, les autorités scolaires misent sur l’éducation à la citoyenneté et la promotion du respect mutuel.

« Lorsqu’un cas survient, nous convoquons les deux parties et nous nous appuyons sur les cours d’éducation civique et morale. Nous utilisons également le règlement d’ordre intérieur et des documents relatifs à la dignité humaine. Nous expliquons à l’élève le sens de ces valeurs. Et lorsque la situation est grave, nous faisons appel aux parents afin de trouver ensemble une solution », précise M. Kambale Mbeva.

Les violences scolaires affectent particulièrement les filles, qui, lorsqu’elles ne sont pas protégées, risquent d’abandonner leurs études. D’où l’importance d’une réponse ferme, mais aussi éducative et préventive.

L’action combinée du règlement intérieur, de l’éducation civique, de la médiation et de l’implication des parents apparaît ainsi comme un levier essentiel pour faire de l’école un espace protecteur, garant de dignité et d’égalité pour tous les élèves.

Par Kanoba Obadias