Washington/Bukavu, 4 décembre 2025 – La signature de l’« Accord de Washington » entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, sous la médiation du président américain Donald Trump, a été saluée comme un tournant historique. Pourtant, à peine l’encre posée, des interrogations demeurent sur la crédibilité de ce texte, alors que des déploiements militaires se poursuivent dans l’Est du Congo et que la présence des troupes rwandaises reste une réalité.
Quelques heures avant la cérémonie, le Bateau Salama avait transporté des troupes de Goma vers Bukavu, accostant au port à 16h45. Dans le même temps, des sources locales rapportaient que les rebelles du M23/AFC avaient coupé l’électricité dans Bukavu pour faciliter l’entrée de militaires et d’équipements en provenance du Rwanda. Ces faits, survenus à la veille d’un accord censé instaurer la paix, ont alimenté scepticisme et inquiétude.
À Washington, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont signé un texte présenté comme un cadre d’intégration économique et sécuritaire. Tshisekedi a parlé d’un « tournant », tandis que Kagame a insisté sur la responsabilité partagée des deux pays. Donald Trump, maître de cérémonie, a salué « un véritable miracle » et affirmé que les deux dirigeants allaient démontrer leur leadership dans les mois à venir.
La question qui dérange : le retrait des troupes
Juste après la signature, une journaliste a interpellé Donald Trump :
« Quand verrons-nous le retrait des troupes rwandaises de la RDC et quand verrons-nous une paix réelle ? Parce que, même maintenant, nous assistons à la signature d’un accord de paix historique, mais des personnes continuent d’être tuées en RDC, parce que les troupes rwandaises sont toujours présentes sur le sol congolais. Pour que cet accord soit crédible, les troupes doivent se retirer de la RDC. Quand verrons-nous ce retrait ? »
Le président américain a répondu avec assurance :
« Quand verrons-nous le retrait ? Je pense que vous allez le voir très vite, et même très rapidement. Je pense que vous allez voir les choses évoluer. C’est quelque chose que beaucoup considéraient comme impossible et, pourtant, non seulement cela est possible, mais je pense que ce sera un véritable miracle. Ces deux hommes sont des dirigeants, ce sont de grands dirigeants, et ils vont le démontrer dans les mois et les années à venir. Et je pense que vous verrez des résultats très immédiats. J’ai confiance que c’est ce qui va se produire. »
Si la réponse de Trump se veut rassurante, elle ne dissipe pas les doutes. Les populations du Kivu, confrontées aux réalités des déploiements militaires et aux violences persistantes, attendent des gestes concrets. L’accord de Washington engage Kinshasa et Kigali à mettre fin aux hostilités, mais sa crédibilité dépendra avant tout du retrait effectif des troupes rwandaises et de la cessation des attaques.
Par Thierry Bwongo









